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La Sainte Messe et les Pères de l'Eglise

Au soir du Jeudi Saint, Jésus révèle à ses apôtres les paroles mêmes qui transformeront le pain et le vin en son corps et son sang. Cette "première messe" de l'histoire anticipe le sacrifice rédempteur du lendemain au Calvaire que, depuis lors, toutes les liturgies renouvellent sacramentellement sur l'ordre de Jésus: "Faites ceci en mémoire de moi" (Luc 22, 19).

Dès l'âge apostolique, la structure de la messe est celle que nous connaissons

Saint André, Apôtre :

Des témoins de son martyr nous rapportent que le saint mourant, s’adressa alors à Egeus, qui lui avait demandé d’offrir des sacrifices pour les dieux, en ces termes : “ J’offre tous les jours un sacrifice au Dieu tout puissant, l’Agneau Immaculé. Bien qu’il soit entièrement et réellement offert, et bien que les croyants mangent sa chair, il reste un, entier et vivant. ”

Saint Justin, Martyr (2ème siècle):

La nourriture que nous appelons Eucharistie, personne n'est autorisé à la consommer sauf ceux qui croient que les choses que nous enseignons sont vraies, et qui ont été lavés pour le pardon de leurs péchés  et la naissance nouvelle, et qui vivent comme le Christ nous l'a enseigné. 
Car nous ne recevons pas ces dons comme pain banal ou comme boisson commune, mais comme Jésus-Christ notre Sauveur étant incarné par la parole de Dieu, prit chair  et sang pour notre salut, ainsi, il nous a été enseigné que la nourriture consacrée par la Parole de la prière qui vient de Lui, par laquelle notre chair et notre sang sont nourris, est véritablement la Chair et le Sang de Jésus incarné.

Saint Jérôme (5ème siècle)

Si le Christ ne voulait pas envoyer les Juifs dans le désert sans nourriture, de crainte qu'ils ne périsse en route, c'était pour nous enseigner qu'il est dangereux d'essayer d'aller au Paradis sans le Pain du Ciel.
 
Saint Cyrille de Jérusalem (4ème siècle)

Puisque le Christ dit Lui-même en parlant du pain: " Ceci est Mon Corps," qui oserait rester dans l'hésitation? Et puisque avec une clarté égale, il affirme: Ceci est Mon Sang," qui osera entretenir le doute et dire que ce n'est pas Son Sang?... On vous a enseigné ces vérités. Imprégnés de la certitude de la foi, vous savez que ce qui semble être pain, n'est pas du pain, mais le Corps du Christ, bien qu'il semble que cela soit du pain lorsque l'on y goûte. Vous savez aussi que ce qui semble être du vin, n'est pas du vin, mais le Sang du Christ, bien que cela ait vraiment le goût du vin.

Saint Basile le Grand (4ème siècle)
 
Il est bon et bénéfique de communier chaque jour et de participer au saint Corps et au saint Sang du Christ. Car il dit clairement: " Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle." 
 
Origène (3ème siècle)
 
[...] Voici la nourriture véritable: c'est la Chair du Verbe de Dieu, comme Il le dit Lui-même: " Ma Chair est vraiment nourriture et mon Sang est vraiment une boisson."
 
Saint Grégoire de Nysse (4ème siècle)
 
Il se répand Lui-même dans chaque croyant par Sa Chair, à travers le pain et le vin, se mêlant aux corps des croyants, pour assurer que par cette union avec l'Immortel, l'homme aussi, ait en partage l'incorruption.

Hilaire de Poitiers (315-367)

La réalité de sa chair et de son sang ne laisse de place à aucune ambiguïté, et selon l’enseignement du Seigneur en personne, et selon notre foi, il s’agit d’une chair véritable et d’un sang véritable. Lorsque nous les recevons et que nous les absorbons, ces substances nous mettent dans le Christ et mettent le Christ en nous.
Seule l’adoration permet de connaître Dieu.

Saint Ephrem (373)

Étendant la main, Jésus donna à ses disciples le pain que sa droite avait consacré : prenez, dit-il, mangez en tous de ce que ma parole a consacré. Ce que je vous ai maintenant donné, ne croyez pas que c’est du pain, recevez-le, mangez-le, ne le brisez pas en miettes. Ce que j’ai appelé mon corps l’est en réalité. Ma plus petite de ses parcelles peut sanctifier des milliers d’âmes et suffit pour donner la vie à ceux qui la reçoivent. Recevez, mangez avec foi, sans hésiter, car c’est mon corps, et celui qui le mange avec foi, sans hésiter, car c’est mon corps divin.

Dans ton pain est caché l’Esprit qui ne se mange pas, dans ton vin réside le feu qui se ne boit pas, le feu de la miséricorde descend dans le pain et demeure…

Lorsque les disciples eurent reçu de la main droite de Jésus la coupe du salut, ils s’approchèrent et burent tous, les uns après les autres. En leur donnant la coupe à voire, le Christ leur expliqua que le calice qu’ils buvaient était son sang : Ceci est mon vrai sang versé pour tous ; prenez buvez-en tous. C’est la nouvelle Alliance en mon sang. Vous ferez comme vous m’avez vu faire en souvenir de moi.

Saint Jérôme

« Quand nous allons recevoir le corps du Christ - celui qui a la foi le comprend - et que nous laissions tomber un fragment à terre, nous nous mettons en danger ». (In Ps 147, 14)
 

Théodore de Mopsueste

« Que chacun de nous s'approche pour communier, comme s'il payait une sorte de dette par son adoration, en faisant une profession de foi en recevant le Corps du Roi. Toi, pourtant, après avoir reçu le Corps du Christ dans tes propres mains, adore-le avec grand amour et sincérité, fixe-le de tes yeux et embrasse le ! ».(Hom Catech 17, 26)

Saint Jean Chrysostome (344-407)

Puisque le Verbe a dit : Ceci est mon corps, acceptons-le, croyons-le, regardons-le avec les yeux de l’esprit. Car Jésus ne nous a rien laissé de sensible, mais il nous a laissés sous des objets sensibles, des vérités spirituelles.

Combien disent : je voudrais voir Sa figure, Ses traits, Sa beauté moins que Ses vêtements... Mais, dans l'Eucharistie, c'est lui-même que vous voyez, lui-même que vous touchez, lui-même que vous mangez. Pensez-y et adorez, car c'est le même qui est aux Cieux et que les anges adorent !

Qui donc doit être plus pur que celui qui participe à ce sacrifice ? Quel rayon de soleil ne doit point céder en splendeur à la main qui distribue cette chair, à la bouche qui est remplie de ce feu spirituel, à la langue qui est rougie de ce redoutable sang ? Songez à l’honneur que l’on vous fait, et à quelle table vous êtes assis. Celui que les anges ne regardent qu’en tremblant, ou plutôt qu’ils n’osent regarder à cause de l’éclat qui en émane, est celui-là même qui nous sert de nourriture, qui se mélange à nous, et avec qui nous ne faisons plus qu’une seule chair et qu’un seul corps.

Inclinons-nous devant Dieu, sans protester, même si ce qu’Il nous dit paraît contraire à notre intelligence ; sa parole doit prévaloir sur celles-ci. Agissons de même à l’égard du Mystère, sans nous arrêter à ce qui tombe sous les sens mais en adhérant à ses paroles, car sa parole ne peut tromper.

« Quand tu vois le Seigneur immolé et étendu, et le prêtre incliné sur le sacrifice et en prière, et tout le peuple rougi par ce sang si précieux, penses-tu être encore parmi les hommes sur la terre ? N'es-tu pas plutôt transféré dans les cieux, ayant déposé toute pensée charnelle, pour contempler ce qui se fait, avec l'âme nue et l'esprit purifié ? O miracle, ô divine philanthropie ! (De sacerdotio. Lire III, n° 4 ; P.G., t. XLVIII, col 642)

« Révérez donc, révérez cette table, à laquelle nous participons tous, et, placé sur elle en sacrifice, le Christ immolé pour nous» (De Epist. ad Rom., VIII, n° 8 ; P.O., t LXII, col. 131)

«Même si quelqu'un, par ignorance, s'approche de la communion, empêche-le, sans craindre quoi que ce soit. Crains Dieu, mais non pas l'homme. Si tu crains en effet l'homme, celui-ci te méprisera; si, en revanche, tu crains Dieu, alors tu seras aussi respecté des hommes. Je serais prêt à mourir plutôt que de donner le sang du Seigneur à une personne indigne; je verserais mon sang, plutôt que de donner le sang vénérable du Seigneur d'une manière inconvenable ». (Hom 82, 6, in Eu Io. (PG 58, 746))

Saint Grégoire de Nysse (4ème siècle)

L’Eucharistie est le mystère principal de la Vierge, Marie étant le sujet principal pour lequel la puissance divine a fait de si grandes choses en ce mystère.

 


 
 
 



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